SELARL soumise à l'IS
La SELARL relève du régime de l'impôt sur les sociétés (IS). À ce titre, elle réalise chaque année une déclaration de résultat n° 2065, dans les 3 mois de la clôture de l'exercice. Néanmoins, si l'exercice est clos le 31 décembre ou si aucun exercice ne l'est au cours d'une année, la déclaration est réalisée au plus tard le 2e jour ouvré suivant le 1er mai.
Le montant de l'impôt sur les sociétés (IS) est calculé à partir des résultats du dernier exercice clos. Le taux d'imposition est de 25 % sur la totalité de ce résultat fiscal.
À noter
Un taux réduit de 15 % s'applique aux petites et moyennes entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires hors taxes n'excédant pas 10 000 000 € et dont le capital est entièrement libéré et détenu pour au moins 75 % par des personnes physiques. Ce taux s'applique sur la part des bénéfices allant jusqu'à 42 500 €. Au delà, le taux d'imposition est de 25 %.
En savoir plus sur l'option pour l'impôt sur le revenu (IR)
Une société peut opter pour le régime de l'impôt sur le revenu (IR) lorsqu'elle remplit toutes les conditions suivantes :
-
Elle exerce à titre principal une activité commerciale, artisanale, agricole ou libérale
-
Elle n'est pas cotée en bourse
-
Elle emploie moins de 50 salariés
-
Elle réalise un chiffre d'affaires annuel ou avoir un bilan total inférieur à 10 000 000 €
-
Elle doit avoir été créée depuis moins de 5 ans au moment de la demande d'option
-
Les droits de vote doivent être détenus à au moins 50 % par une ou plusieurs personnes physiques
-
Les droits de vote doivent être détenus à au moins 34 % par l'une ou les personnes suivantes : président, directeur général, président du conseil de surveillance, membre du directoire ou gérant et les membres de leur foyer fiscal.
Cette option est valable pour 5 exercices comptables et ne peut pas être renouvelée. Cette option entraine une imposition du résultat directement au niveau des associés, en fonction de la participation de chacun dans le capital de la société.
Associés titulaires de BNC
Depuis le 1er janvier 2024, les associés personnes physiques de sociétés d'exercice libéral (SELARL, SELAS, SELAFA...) connaissent un nouveau régime de taxation de leur rémunération issue de leur activité libérale.
Auparavant imposée dans la catégorie des traitements et salaires, leur rémunération versée par la société à raison de l'exercice de l'activité libérale (dite " rémunération technique ") relève désormais de la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC).
La conséquence principale est que les associés de SEL ne pourront plus bénéficier de la déduction forfaitaire de 10 % prévue en matière de traitements et salaires pour les frais professionnels, cette déduction n'étant pas prévue en matière de BNC.
À noter
La rémunération du mandat social versée au gérant n'est pas concernée par ce changement. Le gérant doit distinguer cette rémunération qui demeure imposée dans la catégorie des traitements et salaires.
Les bénéfices non commerciaux (BNC) de l'associé relèvent soit du régime de la déclaration contrôlée, soit du régime micro-BNC si ses recettes hors taxes de l'année N-1 ou N-2 ne dépassent pas 77 700 €. Pour l'appréciation de ce seuil, il faut tenir compte des rémunérations suivantes :
-
Rémunération technique versée par la SEL
-
Dépenses professionnelles de l'associé acquittées en son nom et pour son compte par la SEL, au titre de l'année N-1 ou N-2 qui auraient été déclarées en BNC si elles avaient été perçues à compter de 2024.
Tout associé de SEL relevant de la déclaration contrôlée doit tenir une comptabilité : livre-journal (recettes/dépenses) et registre des immobilisations.
L'associé doit réaliser une déclaration annuelle de résultat (déclaration n° 2035-SD) pour déterminer son revenu BNC dont il reporte ensuite le montant sur sa déclaration complémentaire de revenus (déclaration n° 2042 C-PRO).
L'associé peut déduire ses frais professionnels réels (frais kilométriques, petit équipement, abonnements magazines…) de son résultat, à condition qu'ils n'aient pas déjà été pris en charge directement par la SEL (et donc déjà déduits du résultat de celle-ci).
Les cotisations retraite versées au titre d'un contrat " Madelin " sont déductibles des bénéfices déclarés au titre de l'activité libérale des associés en SEL.
Un associé de SEL relevant du micro-BNC doit tenir un document qui enregistre le détail journalier de ses recettes professionnelles.
Il doit également reporter le montant de ses rémunérations techniques sur sa déclaration complémentaire de revenus (déclaration n° 2042 C-PRO).
Le bénéfice imposable est alors déterminé en appliquant un abattement forfaitaire de 34 % sur le montant des recettes HT.
Les cotisations retraite versées au titre d'un contrat " Madelin " sont déductibles des bénéfices déclarés au titre de l'activité libérale des associés en SEL.
À noter
Pour permettre la déclaration de leur revenus en 2025, les associés de SEL doivent remplir un questionnaire et l'adresser au service des impôts des entreprises (SIE) dont dépend la SEL à laquelle ils sont associés.
À compter de cette réforme, tout associé de SEL doit être identifié par un numéro Siren. Il doit ainsi s'immatriculer en tant qu'associé de SEL et non en tant qu'entrepreneur individuel, sur le guichet des formalités des entreprises.
Malgré cette nouvelle immatriculation, l'activité libérale est bel et bien exercée au nom et pour le compte de la société.
Les associés, qui accomplissent les actes professionnels, n'exercent pas en nom propre. Ils ne répondent pas à la définition d'entrepreneur individuel. Cela appelle 3 précisions :
-
L'associé de SEL n'est pas soumis à la TVA, il ne doit pas facturer la TVA sur ses rémunérations techniques à la SEL dans laquelle il exerce son activité libérale.
-
L'associé de SEL n'est pas redevable de la CFE. L'activité libérale étant exercée par la société, c'est donc elle qui est seule redevable de la cotisation foncière des entreprises (CFE).
-
L'associé de SEL ne peut pas opter pour l'assimilation à l'EURL qui emporte assujettissement à l'IS.
Distribution de dividendes
Lorsque la société réalise des bénéfices, l'associé de SEL est amené à percevoir des dividendes. Ces dividendes donnent lieu à l'un des modes d'imposition suivants, au choix :
-
Prélèvement forfaitaire unique (PFU) : régime applicable par défaut, les dividendes sont soumis à un prélèvement de 12,8 % auquel s'ajoutent 17,2 % de prélèvements sociaux.
-
Barème progressif de l'impôt sur le revenu : régime applicable sur option, les dividendes sont intégrés à l'assiette de l'impôt sur le revenu de l'associé après application d'un abattement de 40 %. L'ensemble des revenus de l'associé sera ensuite imposé selon sa tranche d'imposition (de 0 à 45 %).
Barème progressif applicable aux revenus de 2023
Tranches de revenus
|
Taux d'imposition de la tranche de revenu
|
Jusqu'à 11 294 €
|
0 %
|
De 11 295 € à 28 797 €
|
11 %
|
De 28 798 € à 82 341 €
|
30 %
|
De 82 342 € à 177 106 €
|
41 %
|
Plus de 177 106 €
|
45 %
|
Dans un cas comme dans l'autre, l'associé doit déclarer les dividendes perçus dans sa déclaration personnelle de revenus, en tant que " revenus de capitaux mobiliers ".